Poutine prétend offrir une alternative globale à la "décadence de la Gayrope". Mais ce bonapartiste n'est pas un Napoléon. Formidable article de Timothy Snyder dans la New York Review of Books.
Un quart de siècle s’est écoulé depuis les révolutions de 1989, qui ont disloqué l’empire soviétique en démontant l’imposture idéologique qui lui servait de légitimation. Et voilà que la Russie de Poutine présente son modèle alternatif à l’Etat de droit et à la démocratie représentative. Il est fondé sur trois éléments : des élections truquées, une oligarchie institutionnelle,l'omniprésence de la propagande national-populiste. Il ne vise qu’un objectif clair : la dislocation d’une Europe jugée décadente et brocardée comme sous le sobriquet « gayrope ». C’est qu’écrit l’historien américain Timothy Snyder, spécialiste de l’Europe de l’est dans la New York Review of Books.
Et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre, selon lui, l’invasion de l’Ukraine du sud et de l’est par « les petits hommes verts » venus de Russie, et l’annexion de la Crimée, au mépris du droit international.
Car la révolution ukrainienne de l’hiver 2013/2014 a été lancée au nom des valeurs européennes. Sur place, on parlait « d’EuroMaiden ». Les manifestants qui bravaient le froid, puis les fusillades, misaient sur l’ouverture de négociations commerciales avec l’Union européenne pour pousser leur pays à se réformer, à adopter les normes démocratiques exigées par l’UE. Viktor Yanoukovitch, le président archi-corrompu désirait, au contraire, arrimer son pays à l’axe eurasiatique que Moscou tente d’opposer à l’Europe.
L’annexion de la Crimée et de l’est ukrainien, telle est la punition administrée aux Ukrainiens révoltés. Et Timothy Snyder la compare à l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’époque du Printemps de Prague, par l’Armée rouge en 1968. Dans les deux cas, il s’agit de réprimer un peuple indocile, afin de maintenir le statu quo.
Mais le motif invoqué par Poutine pour ces annexions de fait, «la Novorossiya » ne laisse pas d’inquiéter, écrit-il. Le président russe fonde la nationalité sur la communauté de langue. C’est parce que le russe est effectivement parlé dans ces régions, qu’elles devraient revenir à la Russie. « Principe dévastateur », écrit Tim Snyder. Car c’est sur la base de telles revendications qu’a éclaté la 2° Guerre mondiale. L’annexion de l’Autriche (l'Anschluss), puis des Sudètes tchèques par le régime national-socialiste s’est faite au nom de la langue et de la culture allemande.
Or, c’est ignorer que certaines grandes villes de l’est ukrainien, comme Dnipro, ex-Dnipropetrovsk, un million d’habitants, l’ancienne « ville des fusées » de l’URSS, est russophone à 100 % et cependant très hostile à l’agression russe. Dans d’autres villes de l’est ukrainien, comme Donetsk, on a vu des Ukrainiens russophones terrorisés par des Tchétchènesagissant pour le compte de Moscou, mais qui ne parlent pas un mot de russe…
Paradoxalement, les dirigeants russes nomment « fasciste » tout ce qui vient d’Europe ou se réclame des idéaux européens. La question de fond, selon Timothy Snyder ? Comment l’opinion publique russe absorbe les théories complotistes que des médias aux ordres déversent quotidiennement sur elle. Comment l’appareil de propagande de Poutine peut-il soutenir simultanément qu’il n’y a jamais eu d’invasion de l’Ukraine mais que les annexions réalisées au détriment de ce pays par la Russie sont une bonne chose ? Comment concilier le jugement de valeur selon lequel les Ukrainiens sont tous des fascistes et qu’ils constituent un peuple-frère ?
Dès qu’une velléité d’opposition se manifeste, ses leaders sont harcelés, battus, par des milices qui se comportent en police parallèle. C’est ce qui vient d’arriver à la fameuse romancièreLioudmila Oulitskaïa. D’autres sont aussitôt arrêtés sous des prétextes insensés - souvent accusés d’être financés par Hilary Clinton... D’ailleurs, Poutine soutient Donald Trump, dans lequel il voit l’homme le mieux capable de détruire la puissance américaine.
Poutine, conclut Tim Snyder, "fait du bonapartisme, mais il n’est pas Napoléon". Devant les conséquences économiques de sa gestion désastreuse des revenus pétroliers, il détourne les frustrations légitimes du peuple russe sur des ennemis imaginaires. Mais à la différence des dirigeants soviétiques d’autrefois, il ne propose aucune réelle alternative à celle des démocraties occidentales. Tchécoslovaquie 68, Ukraine 2014,on ne convainc pas les peuples par des interventions contre-révolutionnaires. Au contraire, on se les aliène.
La conséquence la plus visible de l’agression commise contre l’Ukraine par la Russie aura été de renforcer le sentiment national ukrainien.
Poutine prétend offrir une alternative globale à la “décadence de la Gayrope”. Mais ce bonapartiste n’est pas un Napoléon. Formidable article de Timothy Snyder dans la New York Review of Books.
Un quart de siècle s’est écoulé depuis les révolutions de 1989, qui ont disloqué l’empire soviétique en démontant l’imposture idéologique qui lui servait de légitimation. Et voilà que la Russie de Poutine présente son modèle alternatif à l’Etat de droit et à la démocratie représentative. Il est fondé sur trois éléments : des élections truquées, une oligarchie institutionnelle, l’omniprésence de la propagandenational-populiste. Il ne vise qu’un objectif clair : la dislocation d’une Europe jugée décadente et brocardée comme sous le sobriquet « gayrope ». C’est qu’écrit l’historien américain Timothy Snyder, spécialiste de l’Europe de l’est dans la New York Review of Books.
Et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre, selon lui, l’invasion de l’Ukraine du sud et de l’est par « les petits hommes verts » venus de Russie, et l’annexion de la Crimée, au mépris du droit international.
Car la révolution ukrainienne de l’hiver 2013/2014 a été lancée au nom des valeurs européennes. Sur place, on parlait « d’EuroMaiden ». Les manifestants qui bravaient le froid, puis les fusillades, misaient sur l’ouverture de négociations commerciales avec l’Union européenne pour pousser leur pays à se réformer, à adopter les normes démocratiques exigées par l’UE. Viktor Yanoukovitch, le président archi-corrompu désirait, au contraire, arrimer son pays à l’axe eurasiatique que Moscou tente d’opposer à l’Europe.
L’annexion de la Crimée et de l’est ukrainien, telle est la punition administrée aux Ukrainiens révoltés. Et Timothy Snyder la compare à l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’époque du Printemps de Prague, par l’Armée rouge en 1968. Dans les deux cas, il s’agit de réprimer un peuple indocile, afin de maintenir le statu quo.
Mais le motif invoqué par Poutine pour ces annexions de fait, « la Novorossiya » ne laisse pas d’inquiéter, écrit-il. Le président russe fondela nationalité sur la communauté de langue. C’est parce que le russe est effectivement parlé dans ces régions, qu’elles devraient revenir à la Russie. « Principe dévastateur », écrit Tim Snyder. Car c’est sur la base de telles revendications qu’a éclaté la 2° Guerre mondiale. L’annexion de l’Autriche ( l’Anschluss), puis des Sudètes tchèques par le régime national-socialiste s’est faite au nom de la langue et de la culture allemande.
Or, c’est ignorer que certaines grandes villes de l’est ukrainien, comme Dnipro, ex-Dnipropetrovsk, un million d’habitants, l’ancienne « ville des fusées » de l’URSS, est russophone à 100 % et cependant très hostile à l’agression russe. Dans d’autres villes de l’est ukrainien, comme Donetsk, on a vu des Ukrainiens russophones terrorisés par des Tchétchènes agissant pour le compte de Moscou, mais qui ne parlent pas un mot de russe…
Paradoxalement, les dirigeants russes nomment « fasciste » tout ce qui vient d’Europe ou se réclame des idéaux européens. La question de fond, selon Timothy Snyder ? Comment l’opinion publique russe absorbe les théories complotistes que des médias aux ordres déversent quotidiennement sur elle. Comment l’appareil de propagande de Poutine peut-il soutenir simultanément qu’il n’y a jamais eu d’invasion de l’Ukraine mais que les annexions réalisées au détriment de ce pays par la Russie sont une bonne chose ? Comment concilier le jugement de valeur selon lequel les Ukrainiens sont tous des fascistes et qu’ils constituent un peuple-frère ?
Dès qu’une velléité d’opposition se manifeste, ses leaders sont harcelés, battus, par des milices qui se comportent en police parallèle. C’est ce qui vient d’arriver à la fameuse romancière Lioudmila Oulitskaïa. D’autres sont aussitôt arrêtés sous des prétextes insensés – souvent accusés d’être financés par Hilary Clinton… D’ailleurs, Poutine soutient Donald Trump, dans lequel il voit l’homme le mieux capable de détruire la puissance américaine.
Poutine, conclut Tim Snyder, “fait du bonapartisme, mais il n’est pas Napoléon“. Devant les conséquences économiques de sa gestion désastreuse des revenus pétroliers, il détourne les frustrations légitimes du peuple russe sur des ennemis imaginaires. Mais à la différence des dirigeants soviétiques d’autrefois, il ne propose aucune réelle alternative à celle des démocraties occidentales. Tchécoslovaquie 68, Ukraine 2014, on ne convainc pas les peuples par des interventions contre-révolutionnaires. Au contraire, on se les aliène.
La conséquence la plus visible de l’agression commise contre l’Ukraine par la Russie aura été de renforcer le sentiment national ukrainien.
Наші інтереси:
« Le président russe fonde la nationalité sur la communauté de langue. C’est parce que le russe est effectivement parlé dans ces régions, qu’elles devraient revenir à la Russie ».
C’est aussi pour cette raison que les Ukrainiens conscients cherchent à recouvrer leur langue. La ré-ukrainisation des Ukrainiens russifiés est l'un des éléments-clés de la paix.
Bonne constatation : « La conséquence la plus visible de l’agression commise contre l’Ukraine par la Russie aura été de renforcer le sentiment national ukrainien ».
Виявлено виразний зв’язок між рівнем розвитку людини та простором подій, в якому вона перебуває. Царство боже є простором Гомо триплекс. Щоб стати триплексом, треба піднятися у простір Царства божого...
Prague 1968, Ukraine 2014. La contre-révolution pour politique
Світ:
Poutine prétend offrir une alternative globale à la "décadence de la Gayrope". Mais ce bonapartiste n'est pas un Napoléon. Formidable article de Timothy Snyder dans la New York Review of Books.
Un quart de siècle s’est écoulé depuis les révolutions de 1989, qui ont disloqué l’empire soviétique en démontant l’imposture idéologique qui lui servait de légitimation. Et voilà que la Russie de Poutine présente son modèle alternatif à l’Etat de droit et à la démocratie représentative. Il est fondé sur trois éléments : des élections truquées, une oligarchie institutionnelle,l'omniprésence de la propagande national-populiste. Il ne vise qu’un objectif clair : la dislocation d’une Europe jugée décadente et brocardée comme sous le sobriquet « gayrope ». C’est qu’écrit l’historien américain Timothy Snyder, spécialiste de l’Europe de l’est dans la New York Review of Books.
Et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre, selon lui, l’invasion de l’Ukraine du sud et de l’est par « les petits hommes verts » venus de Russie, et l’annexion de la Crimée, au mépris du droit international.
Car la révolution ukrainienne de l’hiver 2013/2014 a été lancée au nom des valeurs européennes. Sur place, on parlait « d’EuroMaiden ». Les manifestants qui bravaient le froid, puis les fusillades, misaient sur l’ouverture de négociations commerciales avec l’Union européenne pour pousser leur pays à se réformer, à adopter les normes démocratiques exigées par l’UE. Viktor Yanoukovitch, le président archi-corrompu désirait, au contraire, arrimer son pays à l’axe eurasiatique que Moscou tente d’opposer à l’Europe.
L’annexion de la Crimée et de l’est ukrainien, telle est la punition administrée aux Ukrainiens révoltés. Et Timothy Snyder la compare à l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’époque du Printemps de Prague, par l’Armée rouge en 1968. Dans les deux cas, il s’agit de réprimer un peuple indocile, afin de maintenir le statu quo.
Mais le motif invoqué par Poutine pour ces annexions de fait, «la Novorossiya » ne laisse pas d’inquiéter, écrit-il. Le président russe fonde la nationalité sur la communauté de langue. C’est parce que le russe est effectivement parlé dans ces régions, qu’elles devraient revenir à la Russie. « Principe dévastateur », écrit Tim Snyder. Car c’est sur la base de telles revendications qu’a éclaté la 2° Guerre mondiale. L’annexion de l’Autriche (l'Anschluss), puis des Sudètes tchèques par le régime national-socialiste s’est faite au nom de la langue et de la culture allemande.
Or, c’est ignorer que certaines grandes villes de l’est ukrainien, comme Dnipro, ex-Dnipropetrovsk, un million d’habitants, l’ancienne « ville des fusées » de l’URSS, est russophone à 100 % et cependant très hostile à l’agression russe. Dans d’autres villes de l’est ukrainien, comme Donetsk, on a vu des Ukrainiens russophones terrorisés par des Tchétchènesagissant pour le compte de Moscou, mais qui ne parlent pas un mot de russe…
Paradoxalement, les dirigeants russes nomment « fasciste » tout ce qui vient d’Europe ou se réclame des idéaux européens. La question de fond, selon Timothy Snyder ? Comment l’opinion publique russe absorbe les théories complotistes que des médias aux ordres déversent quotidiennement sur elle. Comment l’appareil de propagande de Poutine peut-il soutenir simultanément qu’il n’y a jamais eu d’invasion de l’Ukraine mais que les annexions réalisées au détriment de ce pays par la Russie sont une bonne chose ? Comment concilier le jugement de valeur selon lequel les Ukrainiens sont tous des fascistes et qu’ils constituent un peuple-frère ?
Dès qu’une velléité d’opposition se manifeste, ses leaders sont harcelés, battus, par des milices qui se comportent en police parallèle. C’est ce qui vient d’arriver à la fameuse romancièreLioudmila Oulitskaïa. D’autres sont aussitôt arrêtés sous des prétextes insensés - souvent accusés d’être financés par Hilary Clinton... D’ailleurs, Poutine soutient Donald Trump, dans lequel il voit l’homme le mieux capable de détruire la puissance américaine.
Poutine, conclut Tim Snyder, "fait du bonapartisme, mais il n’est pas Napoléon". Devant les conséquences économiques de sa gestion désastreuse des revenus pétroliers, il détourne les frustrations légitimes du peuple russe sur des ennemis imaginaires. Mais à la différence des dirigeants soviétiques d’autrefois, il ne propose aucune réelle alternative à celle des démocraties occidentales. Tchécoslovaquie 68, Ukraine 2014,on ne convainc pas les peuples par des interventions contre-révolutionnaires. Au contraire, on se les aliène.
La conséquence la plus visible de l’agression commise contre l’Ukraine par la Russie aura été de renforcer le sentiment national ukrainien.
Poutine prétend offrir une alternative globale à la “décadence de la Gayrope”. Mais ce bonapartiste n’est pas un Napoléon. Formidable article de Timothy Snyder dans la New York Review of Books.
Un quart de siècle s’est écoulé depuis les révolutions de 1989, qui ont disloqué l’empire soviétique en démontant l’imposture idéologique qui lui servait de légitimation. Et voilà que la Russie de Poutine présente son modèle alternatif à l’Etat de droit et à la démocratie représentative. Il est fondé sur trois éléments : des élections truquées, une oligarchie institutionnelle, l’omniprésence de la propagandenational-populiste. Il ne vise qu’un objectif clair : la dislocation d’une Europe jugée décadente et brocardée comme sous le sobriquet « gayrope ». C’est qu’écrit l’historien américain Timothy Snyder, spécialiste de l’Europe de l’est dans la New York Review of Books.
Et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre, selon lui, l’invasion de l’Ukraine du sud et de l’est par « les petits hommes verts » venus de Russie, et l’annexion de la Crimée, au mépris du droit international.
Car la révolution ukrainienne de l’hiver 2013/2014 a été lancée au nom des valeurs européennes. Sur place, on parlait « d’EuroMaiden ». Les manifestants qui bravaient le froid, puis les fusillades, misaient sur l’ouverture de négociations commerciales avec l’Union européenne pour pousser leur pays à se réformer, à adopter les normes démocratiques exigées par l’UE. Viktor Yanoukovitch, le président archi-corrompu désirait, au contraire, arrimer son pays à l’axe eurasiatique que Moscou tente d’opposer à l’Europe.
L’annexion de la Crimée et de l’est ukrainien, telle est la punition administrée aux Ukrainiens révoltés. Et Timothy Snyder la compare à l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’époque du Printemps de Prague, par l’Armée rouge en 1968. Dans les deux cas, il s’agit de réprimer un peuple indocile, afin de maintenir le statu quo.
Mais le motif invoqué par Poutine pour ces annexions de fait, « la Novorossiya » ne laisse pas d’inquiéter, écrit-il. Le président russe fonde la nationalité sur la communauté de langue. C’est parce que le russe est effectivement parlé dans ces régions, qu’elles devraient revenir à la Russie. « Principe dévastateur », écrit Tim Snyder. Car c’est sur la base de telles revendications qu’a éclaté la 2° Guerre mondiale. L’annexion de l’Autriche ( l’Anschluss), puis des Sudètes tchèques par le régime national-socialiste s’est faite au nom de la langue et de la culture allemande.
Or, c’est ignorer que certaines grandes villes de l’est ukrainien, comme Dnipro, ex-Dnipropetrovsk, un million d’habitants, l’ancienne « ville des fusées » de l’URSS, est russophone à 100 % et cependant très hostile à l’agression russe. Dans d’autres villes de l’est ukrainien, comme Donetsk, on a vu des Ukrainiens russophones terrorisés par des Tchétchènes agissant pour le compte de Moscou, mais qui ne parlent pas un mot de russe…
Paradoxalement, les dirigeants russes nomment « fasciste » tout ce qui vient d’Europe ou se réclame des idéaux européens. La question de fond, selon Timothy Snyder ? Comment l’opinion publique russe absorbe les théories complotistes que des médias aux ordres déversent quotidiennement sur elle. Comment l’appareil de propagande de Poutine peut-il soutenir simultanément qu’il n’y a jamais eu d’invasion de l’Ukraine mais que les annexions réalisées au détriment de ce pays par la Russie sont une bonne chose ? Comment concilier le jugement de valeur selon lequel les Ukrainiens sont tous des fascistes et qu’ils constituent un peuple-frère ?
Dès qu’une velléité d’opposition se manifeste, ses leaders sont harcelés, battus, par des milices qui se comportent en police parallèle. C’est ce qui vient d’arriver à la fameuse romancière Lioudmila Oulitskaïa. D’autres sont aussitôt arrêtés sous des prétextes insensés – souvent accusés d’être financés par Hilary Clinton… D’ailleurs, Poutine soutient Donald Trump, dans lequel il voit l’homme le mieux capable de détruire la puissance américaine.
Poutine, conclut Tim Snyder, “fait du bonapartisme, mais il n’est pas Napoléon“. Devant les conséquences économiques de sa gestion désastreuse des revenus pétroliers, il détourne les frustrations légitimes du peuple russe sur des ennemis imaginaires. Mais à la différence des dirigeants soviétiques d’autrefois, il ne propose aucune réelle alternative à celle des démocraties occidentales. Tchécoslovaquie 68, Ukraine 2014, on ne convainc pas les peuples par des interventions contre-révolutionnaires. Au contraire, on se les aliène.
La conséquence la plus visible de l’agression commise contre l’Ukraine par la Russie aura été de renforcer le sentiment national ukrainien.
C’est aussi pour cette raison que les Ukrainiens conscients cherchent à recouvrer leur langue. La ré-ukrainisation des Ukrainiens russifiés est l'un des éléments-clés de la paix.
Зверніть увагу
Простір волі та Царство боже є двома окремими, але суміжними просторами подій – докази