Après avoir récupéré la cathédrale au terme d’un long combat judiciaire, la Fédération de Russie cherche désormais à s’approprier d’autres terrains, dont un cimetière et une église.
Dans un communiqué daté du 20 février, l’évêque Jean, locum tenens de l’archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, rattaché au patriarcat de Constantinople, s’émeut des « graves événements » survenus à Nice la semaine dernière : le portail du cimetière russe de Caucade a été forcé, une chaîne et un cadenas ont été posés, et un panneau installé stipulant que les lieux sont désormais la « propriété de la fédération de Russie ». Le panneau indique aussi les horaires de visite et les numéros de téléphone des nouveaux responsables.
Dans son propre communiqué publié la veille, l’association dénonce une « mainmise de l’État russe » sur ses biens, « proteste vigoureusement contre cette nouvelle agression et en appelle à nouveau à la protection des autorités de la République ».
Situation loin d’être apaisée
Si la situation est loin d’être apaisée à Nice depuis que la Russie a recouvré, en 2011, la propriété de la cathédrale, c’est que d’autres terrains font toujours l’objet d’un bras de fer entre les deux parties.
Alors que l’ambassadeur de Russie projette de construire un parking près de la cathédrale, l’association Acor l’a assigné par deux fois en justice pour dénoncer un acte notarié jugé frauduleux. Ce dernier attribue à la Fédération de Russie la propriété des parcelles jouxtant la cathédrale, ainsi que de l’église russe de la rue Longchamp et du cimetière privé russe de Caucase, tous deux propriétés de l’association Acor.
« Au plan humain et psychologique, s’en prendre ainsi à un cimetière a un impact encore plus fort que la cathédrale, s’insurge le P. Jean Gueit, prêtre orthodoxe à Nice et membre du conseil de l’archevêché. Ce sont nos parents qui reposent là depuis le XIXe siècle… »
Quant à Mgr Jean, il en appelle au respect de l’histoire et de la mémoire de la communauté orthodoxe en France.
Premier interlocuteur orthodoxe
« Ces actions nous ébranlent et nous interrogent sur le but du patriarcat de Moscou à travers la Fédération de Russie », poursuit Mgr Jean dans son communiqué. « Celle-ci se réclame continuatrice du Saint Synode de la Russie impériale. Ceux qui manipulent ainsi l’histoire oublient que les autorités soviétiques qui ont succédé à l’Empire Russe ont pendant 70 ans détruit les églises sur le sol russe, éliminé le clergé de l’Église orthodoxe russe et persécuté sauvagement les chrétiens orthodoxes de Russie et ne se sont pas préoccupés des églises ici en France. »
L’affaire suit toujours son cours au plan judiciaire. Mais l’entreprise de reconquête par Moscou des biens passés sous la juridiction de Constantinople durant la période soviétique pourrait ne pas s’arrêter là. Dans le viseur des autorités russes se trouvent entre autres l’église de Biarritz et la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, rue Daru à Paris.
Moscou, dont le patriarche Kirill vient de rencontrer le pape François à Cuba le 12 février dernier, représente aujourd’hui les deux tiers de l’orthodoxie et veut s’imposer devant Constantinople comme le premier interlocuteur orthodoxe dans le monde.
Наші інтереси:
Encore une façon « soyeuse », pour Moscou, d’occuper des territoires étrangers.
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À Nice, Moscou accentue la pression sur les biens cultuels
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Après avoir récupéré la cathédrale au terme d’un long combat judiciaire, la Fédération de Russie cherche désormais à s’approprier d’autres terrains, dont un cimetière et une église.
Un mois après l’inauguration de la cathédrale orthodoxe russe de Nice, revenue dans le giron de Moscou au terme d’une longue querelle judiciaire, la guerre devant les tribunaux se poursuit entre l’État russe et l’association cultuelle Acor gérant les biens de la communauté orthodoxe niçoise.
Dans un communiqué daté du 20 février, l’évêque Jean, locum tenens de l’archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, rattaché au patriarcat de Constantinople, s’émeut des « graves événements » survenus à Nice la semaine dernière : le portail du cimetière russe de Caucade a été forcé, une chaîne et un cadenas ont été posés, et un panneau installé stipulant que les lieux sont désormais la « propriété de la fédération de Russie ». Le panneau indique aussi les horaires de visite et les numéros de téléphone des nouveaux responsables.
Dans son propre communiqué publié la veille, l’association dénonce une « mainmise de l’État russe » sur ses biens, « proteste vigoureusement contre cette nouvelle agression et en appelle à nouveau à la protection des autorités de la République ».
Situation loin d’être apaisée
Si la situation est loin d’être apaisée à Nice depuis que la Russie a recouvré, en 2011, la propriété de la cathédrale, c’est que d’autres terrains font toujours l’objet d’un bras de fer entre les deux parties.
Alors que l’ambassadeur de Russie projette de construire un parking près de la cathédrale, l’association Acor l’a assigné par deux fois en justice pour dénoncer un acte notarié jugé frauduleux. Ce dernier attribue à la Fédération de Russie la propriété des parcelles jouxtant la cathédrale, ainsi que de l’église russe de la rue Longchamp et du cimetière privé russe de Caucase, tous deux propriétés de l’association Acor.
« Au plan humain et psychologique, s’en prendre ainsi à un cimetière a un impact encore plus fort que la cathédrale, s’insurge le P. Jean Gueit, prêtre orthodoxe à Nice et membre du conseil de l’archevêché. Ce sont nos parents qui reposent là depuis le XIXe siècle… »
Quant à Mgr Jean, il en appelle au respect de l’histoire et de la mémoire de la communauté orthodoxe en France.
Premier interlocuteur orthodoxe
« Ces actions nous ébranlent et nous interrogent sur le but du patriarcat de Moscou à travers la Fédération de Russie », poursuit Mgr Jean dans son communiqué. « Celle-ci se réclame continuatrice du Saint Synode de la Russie impériale. Ceux qui manipulent ainsi l’histoire oublient que les autorités soviétiques qui ont succédé à l’Empire Russe ont pendant 70 ans détruit les églises sur le sol russe, éliminé le clergé de l’Église orthodoxe russe et persécuté sauvagement les chrétiens orthodoxes de Russie et ne se sont pas préoccupés des églises ici en France. »
L’affaire suit toujours son cours au plan judiciaire. Mais l’entreprise de reconquête par Moscou des biens passés sous la juridiction de Constantinople durant la période soviétique pourrait ne pas s’arrêter là. Dans le viseur des autorités russes se trouvent entre autres l’église de Biarritz et la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, rue Daru à Paris.
Moscou, dont le patriarche Kirill vient de rencontrer le pape François à Cuba le 12 février dernier, représente aujourd’hui les deux tiers de l’orthodoxie et veut s’imposer devant Constantinople comme le premier interlocuteur orthodoxe dans le monde.
Encore une façon « soyeuse », pour Moscou, d’occuper des territoires étrangers.
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